Looping : La relève est assurée !

Rencontre avec Bastien, Emma, Enki, Evan et Florentin, élèves en formation LOOPING est la formation créée cette année par le fil à destination des enfants. Les douze participant·e·s ont entre 10 et 14 ans, habitent Saint-Étienne et ses alentours et sont là pour une chose : apprendre à créer de la musique grâce aux outils numériques.

À raison de deux heures tous les mercredis et six samedis durant l’année, la formation s’étale sur trois ans, de quoi explorer les multiples facettes de cet ambitieux projet ; une première promotion qui sera suivie par d’autres ces prochaines années. Au programme : écriture de texte, histoire musicale, beat making, synthèse sonore, prise de son, mixage, sampling, apprentissage des logiciels et des techniques de composition, autant dire que ces jeunes passionné·e·s ne vont pas chômer et sortiront de ce cycle armé·e·s d’un sacré bagage pratique et théorique !

Évidemment, tou·te·s s’intéressent de près à la musique. L’un d’entre eux se passionne pour Bigflo et Oli, un autre se souvient les yeux brillants du concert de la Dub Inc au Zénith, tandis qu’un dernier ne jure que par la J pop. Des profils éclectiques et des envies variées, les motivations fusent lorsqu’on les interroge sur ce qui les a amené·e·s à s’inscrire à LOOPING : Florentin, 12 ans, explique qu’il aimerait enregistrer sa sœur musicienne, Evan, 11 ans, qu’il « aime les dj et les musiques qui bougent » , Emma, 12 ans, qu’elle « veut créer », et Enki, 14 ans, que c’est l’occasion de « rajouter un logiciel à [s]on arc », avant de se lancer dans un exposé sur les cartes-son et les différences entre les câbles jacks et les câbles XLR. À part Emma qui a appris le piano durant deux ans, les autres n’ont jamais joué d’instrument mais pour tou·te·s, le terme de musiques d’aujourd’hui est limpide ; leur connaissance de la technologie et des réseaux sociaux les font naturellement tendre vers ces pratiques de musiques actuelles qui se développent à une vitesse folle, utilisées à l’échelle mondiale par de plus en plus d’artistes. Cette formation répond ainsi à des besoins aujourd’hui incontournables, plaçant le numérique au centre de la création et décuplant les possibilités.

Si la majorité apporte au fil son ordinateur ou celui de ses parents, il est possible d’en louer un sur place, et les tarifs de la formation (20 ou 50 euros par mois) permettent à des enfants de tous horizons d’y avoir accès. De même, un casque, une carte-son et un clavier midi leur sont prêtés toute l’année ainsi qu’un accès au logiciel Ableton live.

Certain·e·s ont déjà assisté à des concerts au fil, d’autres ont eu vent du projet par la presse locale ou Internet. Pour la plupart ils ne se connaissent pas, mais déjà des liens se créent et annoncent une promotion soudée : « On se fait passer le casque pour s’écouter », raconte Bastien, 10 ans. La dimension collective de la formation est renforcée par les nombreuses rencontres prévues où défileront une kyrielle d’artistes tels que le duo Terrenoire, Fils Cara, Zen Yun Pavarotti, Deejo… De quoi aiguiser les sens de ces jeunes musicien·ne·s afin d’affiner leurs envies et permettre de découvrir leur propre identité musicale.

L’avenir de la musique concoctée dans nos studios ? Un conseil : tenez-vous prêt·e·s pour le déferlement de ces futur·e·s prodiges estampillé·e·s fil, qui ne tarderont pas à inonder les ondes et les scènes !

Luna Baruta

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