Carte Blanche au NNY Fest

Duo Noise-Rock instrumental / Heavy-Kraut
Une soirée d’adieux pour le groupe qui jouera une de ses dernières dates et pour la dernière fois à Saint-Etienne.

C’est marrant de se dire qu’au début, le groupe a cru qu’il allait faire un album de «techno», avec leur nouveau looper et la marque sur le visage de la claque donnée par La Jungle dans une petite cave. C’est marrant, parce qu’à part quelques rythmiques «kick-sur-tous-les-temps» et deux ou trois envolées «jungle», il ne reste, dans le fond, pas grand chose de cette première impression. Mais ces premières tentatives, éprouvées en répétitions, ont indéniablement marqué la manière de construire ces nouveaux morceaux.

Si les fondamentaux du duo sont toujours là (crescendos épiques, brisures de rythme, pedalboard bien rempli…), les compositions ont réellement pris une nouvelle dimension. A grand renfort de loops, assumant leurs côtés mélodiques et embrassant la répétition, elles ont gagné la cohérence qui pouvait manquer au premier album, ATLAS, sorti il y a bientôt 4 ans. Même si le groupe oscille toujours entre les styles, en implémentant des parties punk, post-rock, kraut et même sludge à leur noise rock instrumental, ABANDON peut se considérer comme une seule grande pièce dont les remous sont tous construits pour nous mener au grand climax de Jóia qui conclut le disque (sur une boucle infinie pour la version vinyle.).

Se jouant des étiquettes, Cosse rejette les codes autant qu’il les conjugue. La minutie et l’énergie que déploie le groupe sur scène est enivrante, laissant dans son sillage un tumulte d’émotions. C’est subtil, abrasif, addictif… Après un premier single, Evening, paru en mai, Cosse prépare la sortie d’un deuxième single à venir à la fin du mois. Ces morceaux sont les premières pierres d’un album conçu comme un dédale aux multiples allées, et dont la profondeur s’annonce abyssale. Plusieurs de ces nouveaux morceaux ont d’ailleurs résonné entre les murs du mythique Trianon où le groupe s’est produit le 20 mai dernier, préfigurant sa venue au Hellfest 2022, pour le retour du festival incontournable.

Le son de Saffron Eyes ne vient pas de nulle part, c’est le prolongement d’années d’activisme musical et artistique (Raymonde Howard, Le Parti, ThOmas.W). Nourris au rock indépendant et aux racines de ce dernier (blues, post-punk), les 4 membres composent des chansons courtes et énergiques.

Leur premier Ep Pursue A Less Miserable Life (Novembre 2020, We Are Unique records) s’impose comme un superbe éclat d’indie-rock, racé, parfaitement en phase avec son époque.

Leur nouveau disque Smile Until It Hurts sort le 6 octobre 2023 chez We are Unique records et Specific recordings. 10 titres pour cet album qui frappe par son unité : un écrin brut et élégant à la fois, oscillant entre tension et accalmie